Jean-Bernard Vuillème

Carnets des Malouines

Éditions Zoé

Récit de voyage, 2005

Les Malouines ou les Falkland ? Deux noms pour un même pays font un bon sujet de conflit et promettent un sac d’embrouilles. Mais tout serait calme depuis juin 1982 quand les Britanniques, manu militari, en ont expulsé les envahisseurs argentins. Ce qui n’empêche pas ces mêmes Argentins de continuer d’appeler Malvinas cet archipel situé à 400 kilomètres de leurs côtes. Or, malgré les 12 000 kilomètres qui l’en séparent, Londres voit dans cette appellation une preuve supplémentaire de la nature manifestement britannique des Falkland, puisque les Argentins n’avaient fait qu’emprunter le nom de Malvinas aux marins bretons de Saint-Malo qui les avaient baptisées Malouines… Plus de vingt ans après la guerre qui a vraiment fait de Margaret Thatcher la Dame de fer, la question de la souveraineté oppose encore Argentins et Britanniques.

Parti là-bas pour écrire un roman, Jean-Bernard Vuillème en a d’abord rapporté ces Carnets des Malouines. Ses notes, prises au jour le jour dans cette minuscule communauté de Britanniques du bout du monde, protégés par deux soldats pour trois habitants et coupés de tout lien avec l’Argentine voisine, ne manquent ni d’intérêt, ni surtout de piquant.

Extraits critiques dans la presse

Cette crispation d’une population obsédée par la norme et la sécurité (faute de chiens, on n’y croise à la nuit tombante que les 4×4 de la police), est le sujet, et l’intérêt, de ces Carnets, choses vues saisies sur le vif (si l’on ose dire) avec une acuité d’autant plus grande que l’auteur n’oublie jamais qu’il vient de Suisse, ce qui n’est pas toujours simple non plus…

Quinzaine littéraire, Bertrand Leclair

Et, en question subsidiaire mais sans plus de réponse : que venez-vous faire ici ? Rien, ou tenter d’écrire un rornan, répond Jean-Bemard Vuillème dans ses Carnets des Malouines désabusés. Unique touriste à §tanley, sur cet archipel perdu à 400 kilomètres des côtes argentines, il ne rencontre a priori que le vent, le froid, du sable à perte de vue, une nature immense, une société  recroquevillée. A priori, parce que le hasard n’a pas cours au pays des semelles de vent, et que l’on rencontre toujours bien autre chose que ce que l’on voit, quelque chose de l’ordre du hasard et de I ‘absurde.

Isabelle Falconnier, L’Hebdo