Schötz l’écrivain vit avec sa femme Lucie. Ils partagent le même lit et les tâches ménagères: c’est un couple moderne. Il ne manque que des enfants. Mais Lucie hésite et Schötz met des livres au monde. Quand il en a assez d’écrire, il va se balader et tombe sur des personnages désarçonnants, parfois issus de ses propres fictions.
Cette jeune femme dans le bar qu’il fréquente, par exemple. Elle ne dit jamais merci sous prétexte qu’elle n’a rien demandé. Ce clochard qui prétend être un honnête citoyen belge, dépouillé de tous ses papiers et donc privé d’identité. Ils sont comme des signes sur la route de Schötz, des signes annonciateurs de catastrophe.
Car pendant.qu’il cherche l’inspiration pour un prochain livre, Lucie s’en va, aspirée par ses propres inspirations.
D’un trait léger, avec tendresse et humour, Vuillème dépeint les affres du couple moderne et son incapacité à vivre l’amour.
L’écriture dense et précise de Vuillème, son humour, sa fantaisie constante et sa tendresse, font de Lucie un livre qu’on n’oublie pas de sitôt. Autopsie d’un amour, projet d’un livre rêvé et avorté, incommunicabilité : il y a de tout cela dans ce texte à tiroirs, qui est aussi une réflexion saisissante sur le couple moderne.
Tribune de Genève, blog de Jean-Michel Olivier
C’est un livre riche à multiples facettes. Et il l’est autant par l’écriture, chatoyante et parfois grinçante, que par un structure parfaitement conduite au-dessus des multiples ambiguïtés mises en jeu.
La Liberté, Monique Laederach